Enseignement supérieur : La France mauvaise élève ?
La France vers l’avancée technologique pour de meilleurs élèves
Le niveau des élèves en France est en chute libre. Des réformes pas toujours conformes aux attentes de ces derniers, souvent non appropriées ou même des changements difficiles à appliquer pour les professeurs. Bien qu’en retard à côté de nombreux pays, La France essaie depuis quelques années de mettre en place des systèmes d’apprentissages liés aux nouvelles technologies. Des lycées, des facs qui seraient un jour capables d'informatiser tous les cours, les donner en vidéo-conférence ; en bref, des écoles 100% numérique. Alors bonne ou mauvaise idée ?
Appréciation des élèves
Si l’Éducation nationale essaie de penser au bien-être des élèves et de leur apprentissage, sait-on vraiment ce que eux-mêmes désirent ? Ne seraient-ce pas eux, les premiers concernés ? Il serait donc important de leur laisser la parole afin qu’ils puissent exprimer leurs envies. Afin d'être motivés à se rendre aux cours, mais aussi obtenir de meilleures notes.
Emma-Jade, Mathilde et Louana répondent à la question : Quels sont les systèmes qui selon vous, devraient-être mis en place pour des cours plus intéressants ?
Des avis qui divergent sur la manière d’enseigner. Si Mathilde favorise surtout la qualité du professeur qui est selon elle primordiale, Emma-Jade et Louana optent pour des cours plus ludiques en interaction directe avec l’élève. Des idées contraires mais le même avis : la France doit faire quelque chose pour capter l’attention de ses étudiants ! Cette dernière y parvient petit à petit même si ce n’est pas appliqué par toutes les facultés ou les lycées mais quelques idées naissent...
La technologie au cœur de l’apprentissage
Si tous les lycées et les facs ne disposent pas de nouvelles technologies, certains débutent et mettent en place de nouveaux systèmes innovants afin de faciliter l'apprentissage. Notamment la fac de médecine Bordeaux II- médecine, pharmacie, odontologie, santé publique, thermalisme, formation en soins et paramédicales.
Les cours du matin sont enregistrés par vidéo dans un seul amphi où se trouve le professeur. Ils sont ensuite retransmis numériquement grâce à un vidéo-projecteur dans tous les autres amphis de la fac le matin et l’après midi.
Il existe des ED pour poser des questions au professeur du fait qu’il est difficile de s’entretenir avec lui en amphi.
La faculté a également mis en place un forum sur son site où les élèves peuvent poser des questions selon les matières.
Les élèves ont donc accès à tous les diaporamas des professeurs avec leurs cours pour qu’ils puissent travailler tranquillement chez eux.
Sur le site de la fac, les élèves peuvent aussi retrouver toutes les annales des années précédentes afin de bien se préparer aux partiels.
Le Tutorat a mis en place un forum pour que les élèves puissent poser des questions sur les cours, les colles (concours blanc internes) ou sur leur organisation pour que leurs tuteurs puissent y répondre.
Des innovations qui vont du matériel numérique aux conférences sur écran géant (et en rediffusion) pour que les élèves puissent écouter et réécouter leurs professeurs. Si la France est critiquée pour son retard sur le numérique, n’est-ce pas plus mal ? Les nouvelles technologies sont-elles réellement efficaces pour une meilleure performance des étudiants ?
La technologie remise en cause ?
D’après une étude effectuée par l’OCDE, l’utilisation d’outils numériques par les élèves n’aide pas à l’apprentissage, s'il n’est pas accompagné pédagogiquement. En effet entre 2000 et 2012, une baisse des résultats a été analysée sur la compréhension de l’écrit, en mathématique et en science, dans les pays où l’utilisation du numérique est accrue. A noter une forte baisse du niveau des élèves en Espagne qui est un des pays où l’utilisation des nouveaux usages numériques est fortement ancrée.
La France au dessus de la moyenne
A contrario, la France utilisant beaucoup moins internet dans les écoles, les lycées et facultés, obtient des résultats meilleurs que ses voisins. « Ils sont meilleurs en lecture sur ordinateur, naviguent de manière ciblée sur Internet et savent faire le tri entre les sources pertinentes et celles qu’il faut éviter », explique Francesco Avvisati, un des experts de l’OCDE. « C’est plus une question de qualité d’utilisation d’Internet que de quantité ». Les élèves français se débrouillent au final mieux sur ordinateur que sur papier et surtout les garçons, « alors que le numérique ne fait pas partie des apprentissages », confie Eric Charbonnier, analyste à l’OCDE.
Une France qui se met à la page
Depuis 2016, la France se plonge dans l’ère numérique. En effet, le gouvernement a mis en place un plan numérique dans l’ensemble des établissements scolaires. Un chantier à plus de un milliard d’euros.
Aujourd’hui sur le site éduscol, une plateforme est dédiée au numérique où l’on peut y trouver plusieurs rubriques :
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fiches usages des équipements mobiles
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vidéos et usages du numériques
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Apprendre avec des tablettes tactiles
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Apprendre avec le jeu numérique ...
Si le numérique gagne de la place au sein de établissement il reste encore des efforts à faire. En effet, de nombreux établissements qui essaient de mettre un système plus dynamique et jeune avec des contenus sur internet ne fonctionne pas toujours...
« Je suis étudiante à l’Institut Catholique de Toulouse. La faculté essaie depuis l’année dernière d’améliorer nos cours avec des conférences par ordinateur, ou encore des cours en diaporamas avec du nouveau matériel, nous communiquer les notes via des plateformes... Je félicite cette prise d’initiative. Mais le seul bémol c’est que tout fonctionne une fois sur deux ... innover c’est bien, quand ça marche c’est mieux ! » Explique Mathilde en licence 2 de psychologie.
Une France qui doit réellement faire des progrès et pourtant des chercheurs pensent déjà à des écoles sans école... pas forcément encrées dans cette fièvre du numérique mais plongées au cœur de la nature et de la découverte.
Le système scolaire au pays d’Indiana Johns
On sait tous à quoi ressemble une salle de cours : quatre murs, un tableau, un prof, des rangées de tables, des chaises et des étudiants endormis... voici en gros le schéma.
Mais si tous cela disparaissait ? Pour des cours beaucoup plus dynamiques et une meilleure pédagogie pour des élèves qui aiment se lever tous les matins pour venir apprendre. Deux experts de l’éducation, Walter Baets -doyen de The Camp, un campus dédié à la transformation qui ouvrira en septembre à Aix-en-Provence- et Svenia Busson -fondatrice du LearnSpace, un accélérateur dédié aux startups de l’EdTech qui sera opérationnel en janvier prochain- ont repensé l’école : « La technologie permet aujourd’hui d’apprendre partout et tout le temps, donc l’école va pouvoir être décentralisée », se réjouit Svenia Busson. « Je pense qu’il faudrait sortir l’école de l’école, comme je l’ai observé en Finlande ». Par exemple, les élèves pourraient suivre les cours de sciences de la vie dans la nature, ou étudier dans des tiers lieux comme des FabLabs ou des makerspaces...», se sont-ils exprimés dans Les Echos.
Que deviendrait donc l’école ? Elle serait seulement un point de repère pour retrouver ses amis et travailler ensemble sur des projets communs. Mais, terminé, ils n’auront plus la torture d’être assis 6 heures à une table.
Svenia Busson propose également un réaménagement des classes de cours pour bannir ces rangées de tables et le professeur devant le tableau. Quant à Walter Baets, il se penche sur le fait qu’un jour il n’y aura plus d’universités ou des grandes écoles à proprement parler mais des lieux mixtes qui mêleraient le monde du travail et des études.
Changer le rôle du professeur
Tous les deux appuient sur le fait que les méthodes pédagogiques doivent radicalement changer ! Pour Svenia Busson il est inutile de mettre en place toutes ces nouvelles technologies si c’est juste pour remplacer le tableau. « Je n’en vois pas l’intérêt. Les élèves ne seront pas plus acteurs du cours ! ». Après un tour du monde, la jeune femme a découvert l’année dernière une initiative pédagogique totalement innovante qui est le peer learning. Ce système consiste à ce que les élèves travaillent ensemble sur des projets. « peer learning » apprendre grâce à ses pairs est selon Walter Baets la solution efficace pour une amélioration de la concentration, mais aussi pour supprimer cette relation avec le professeur qui dicte ses connaissances à ses élèves. Pour lui il faut que le rôle du professeur change. Qu’ils deviennent des mentors, ou des coachs pour enrichir le savoir des élèves.